Résumé
En 2016, une étude approfondie a été réalisée pour Caritas Maroc et Médecins du Monde Belgique afin de comprendre la situation des mineur·es non accompagné·es (MNA) au Maroc. Co-réalisée par Aïda Kheireddine dans le cadre de son ancien cabinet de conseil CD-BE, cette étude a été initiée par Caritas Maroc et Médecins du Monde Belgique, avec l’appui financier de l’Union Européenne, la Coopération Suisse, Caritas Espagne, Caritas Italie, Caritas Allemagne et le Secours Catholique (réseau mondial de Caritas). Ces enfants et jeunes, souvent issus d’Afrique subsaharienne, voyagent seuls et se retrouvent dans des conditions de vulnérabilité extrême. Leur parcours migratoire est jalonné de risques et d’obstacles, les laissant à la merci de l’exploitation, de la violence et de l’exclusion.
L’étude met en évidence la diversité des profils de ces jeunes, leurs aspirations et les défis qu’ils rencontrent au Maroc, un pays souvent perçu comme une étape de transit vers l’Europe. Quatre grands profils de MNA ont été identifiés : les aventuriers en quête de réussite, les jeunes errants, les victimes de traite et ceux dont les rêves ont été brisés par des arnaques. Tous partagent des conditions de vie précaires dans les grandes villes marocaines ou près des frontières.
La recherche, fondée sur une approche participative, a recueilli des témoignages émouvants de MNA, enrichis par des entretiens avec des familles, des institutions publiques et des organisations de la société civile. Elle souligne les lacunes du cadre juridique et des politiques migratoires marocaines, bien qu’elles soient éclairées par des conventions internationales. La Stratégie nationale de l’immigration et de l’asile (SNIA) et la Politique publique intégrée de protection de l’enfance (PPIPEM) offrent des opportunités d’amélioration, mais leur mise en œuvre reste insuffisante face à l’ampleur des besoins.
Parmi les recommandations clés figurent l’intégration des droits des MNA dans les stratégies publiques, le renforcement des capacités des acteurs de terrain, et la
mise en place de dispositifs spécifiques pour leur accompagnement. L’étude appelle à une mobilisation collective pour offrir à ces jeunes un avenir plus digne, respectueux de leurs droits fondamentaux.
Cette publication se veut un outil de plaidoyer pour sensibiliser les décideurs et les acteurs sociaux, et promouvoir une approche holistique et humaniste envers une population trop souvent laissée dans l’ombre.
